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Nul
bien sans peine Le vieux berger
l'avait prédit : « Plus les sommets
te paraissent arrondis Plus l'envie de les
gravir te prendra, Et les plus grandes
peines tu endureras ». Ce matin-là les
marcheurs n'avaient pas vu le berger, L'air fleurait bon,
gentianes, asphodèles et genets, La montagne
aguicheuse balançait ses hanches arrondies, Sur les cimes
gambadaient les chevreuils hardis, Nous épiant en
penchant leurs bois comme une invitation. La montée immédiate
mit les courageux au diapason, Le soleil se fit
chaud, la montée aussi, Le groupe se
distançait comme des moutons éparpillés, Les pauvres jambes
montaient des corps courbés et rabougris, Vu du ciel les
vautours croyaient notre heure arrivée, Mais l'âme du
groupe cool veillait. Chacun reprit ses
forces et atteint le but émerveillé, Notre peine fût
déposée aux pieds du Pla de las Pénes Tout fut oublié,
d'un trait de nourritures saines. Marie-Claude 14 mai 2019 |